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1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 20:29

Dans la peauDans Mal dans la peau , au travers les échanges d’une presque trentenaire, et ses proches Ghislaine Bizot évoque le drame des femmes battues et témoigne de la culpabilité de leur entourage.

Septembre 1999, juste après son mariage Carole a suivi son mari, Fabrice,  à Tournefort  dans le « haut pays niçois ».

Village isolé qui, à l’époque comptait  moins d’une centaine de personnes (source Wikipédia) et où le réseau ne passe pas véritablement : on ne parlait pas encore de la 4G !

Des procédures administratives semblent empêcher l’installation d’une ligne fixe et d’une connexion internet,  ne reste comme autre solution qu’à l’ex-lilloise pour communiquer avec ses parents et Marie, son amie d’enfance, que les services postaux. Si les échanges sont quelques peu gauches au commencement, très vite les différents protagonistes en viennent à retrouver le goût de l’écriture, mais aussi, très vite, l’angoisse qui  découle de l’absence de nouvelles, l’inquiétude consécutive à l’interprétation des mots, les débordements effrayants  de l’imagination.

Plus tard viendra le poids des révélations que contiennent ses lettres.

« Privilégié » ; le lecteur, même s’il est sans doute plus à même  de juger de la situation, de par les passages introspectifs, en italiques, qui émaillent le récit, n’est pas plus rassuré.

 Il voit la mécanique  de l’intrigue et la construction du livre se mettre en place.

Les coups du sort qui retardent l’échéance, la prise de conscience des différents acteurs devant un phénomène  débattu depuis des années.

J’ai trouvé, pour ma part, cela extrêmement bien ficelé, et donc parfaitement crédible.

Au fil des échanges,  le lecteur va se retrouver  interpellé par la situation de Carole et va forcément en venir à s’interroger par  rapport à lui-même, se mettre à la place de cette dernière, de Marie ou bien de ses parents…

Le vécu de chacun parlera… Pour ma part, je dois reconnaitre que ce roman a suscité pas mal d’échos à sa lecture.

Au-delà le sujet principal, traité avec pudeur, Mal dans la peau évoque malicieusement l’année 1999 : deux ans avant le passage à l’euro ;  l’arrivée du XXIème siècle se profile.

L’histoire se déroule sur dix mois, et est étayée par des repères familiers tels que les vacances scolaires, les fêtes de Noël, ce qui renforce le phénomène d’identification.

On constate que le couple,  ses bases, son fonctionnement, restent des sujets intemporels.

Bref, ce roman de Ghislaine Bizot est pour moi un modèle du genre épistolaire, et trouve sans aucun doute son originalité de par le sujet qu’il aborde…

Où souffle le vent du Nord  de Daniel Glattauer, Un homme à distance de Katherine Pancol, quoique très réussis, relèvent de l’histoire d’amour, Mal dans la peau  se rapproche sans doute plus de Inconnu à cette adresse  de Kressman Taylor, la dimension historique en moins.

Une occasion de découvrir une auteure, et la jeune maison d’édition (Calepin) qui lui a donné sa confiance.

Je vous le conseille !

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