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24 octobre 2013 4 24 /10 /octobre /2013 14:23

1540-1.jpgEnthousiasmé par les précédents thrillers de la collection Pole Noir de MA éditions ( Les justes de Michael Wallace et  Le collectionneur de chair de C.E Lawrence), je me suis procuré  Je serai toujours là , premier roman de l’auteur français Philippe Savin.

L’histoire se déroule dans les Cévennes, où Nathan Prieur, un commandant de police, vient d’emménager avec sa famille dans la maison de feu son beau-père. Le couple et leurs deux filles ont fui la capitale pour cette région à priori plus tranquille mais qui inspire à Karine des tableaux de plus en plus macabres. L’ambiance ne va cesser de s’alourdir avec la découverte du cadavre carbonisé d’un notable, et quelques jours plus tard celui d’une jeune fille violemment assassinée au cœur de la forêt. La victime se révèle une camarade de Lucie, une des jumelles de Prieur ; avec qui elle fait les quatre cents coups ; cette dernière a disparu la nuit du meurtre.

Un prologue oppressant tiré du final, où le mal s’incarne en une entité palpable, un peu comme dans  Shining  de Stephen King (que j’ai commencé à relire parallèlement),  auxquels s’enchainent les faits dont le déroulement nous ramène deux semaines auparavant : le roman nous agrippe dès les premières pages.

L’empathie a particulièrement marché en ce qui me concerne, outre l’enquête policière, Philippe Savin aime à explorer les côtés sombres de ces personnages : les flics sur la corde raide, l’artiste torturée, et l’adolescente en recherche de limites ; l’ensemble crée un écho et l’angoisse va crescendo au fil des pages. L’effet d’immersion est incontestable : les références à la vie contemporaines sont judicieuses et terminent de poser un climat inquiétant.

L’histoire se développe au sein d’un environnement sulfureux, ou les obsessions, la violence et le sexe s’entremêlent, le récit devient de plus en plus sombre, jusqu’à ce que le lecteur en vienne littéralement à suffoquer aux côtés de Nathan Prieur qui voit les esprits et les corps se faire malmener au cours de son enquête dont l’issue est on ne peut plus vitale pour son équilibre et sa famille.

Philippe Savin, outre de mettre en scène la noirceur humaine, aime à alterner réalité et cauchemars, nous déboussolant encore un peu plus, et nous interpellant indirectement sur la société d’aujourd’hui.

Personnellement, je reprocherai juste certains passages, à mon sens, un peu  trop empreints de moralisme, certes le nom du héros (« prieur ») s’y prête, mais cet aspect  parfois ouvertement religieux m’a quelque peu dérangé ; m’est apparu contradictoire avec ma perception des personnages.

Il n’en reste pas moins que Je serai toujours là est un premier roman remarquable, et qu’il impose Philippe Savin comme un challenger sérieux à l’omnipotence d’auteurs tels que Maxime Chattam (La conjuration primitive - Albin Michel) ou Franck Thilliez (Puzzle - Fleuve noir) dans le genre du thriller.

MA éditions, assurément, a eu le nez fin en publiant ce livre qui consolide sa collection « Pole noir »  avec un récit très sombre de qualité.

Si vous aimez trembler, je vous conseille de vous procurer Je serai toujours là  dans les plus brefs délais.

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  • : Ludovic Grignion - Chroniqueur littéraire
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