Toulouse, mars 1943, Maurice et son frère Claude entrent en contact avec la Résistance. Leur fougue adolescente va être tempérée, ils ne rejoindront pas la Royal Air Force à Londres, mais les forces françaises de l’intérieur et la brigade Marcel Langer.
Débute pour eux, comme pour d’autres jeunes adultes, juifs et apatrides un combat sournois mais néanmoins dangereux, faits de petites actions, dont l’ampleur va s’intensifier au fil du conflit, jusqu’à des arrestations, des condamnations à mort et des déportations.
Les enfants de la liberté est le septième roman de Marc Lévy, sorti en mai 2007, je me souviens l’avoir lu l’année suivante durant les vacances d’été : il m’a marqué.
J’avoue une certaine réserve en ce qui concerne l’auteur best-seller mais je ne manque pas de conseiller la lecture de ce livre en particulier tant il s’inscrit à part dans sa bibliographie.
L’adapter en bande dessinée, multiplier les médias par lequel il pourra être découvert, est sans aucun doute une excellente initiative : en effet cette histoire remarquable (autant que le très récent Kinderzimmer de Valentine Goby) est un témoignage vibrant. Il nous montre sous un éclairage différent, un sujet par ailleurs largement usité.
Le père et l’oncle de Marc Levy (ce livre est leur histoire) ont mis leur jeunesse et leur vie au service de l’idéal que représentait la France, sentiment encore plus flagrant chez leurs compagnons immigrés, qui, pour des raisons politiques, vont se retrouver écartés de la Libération.
Difficile de dissocier cette adaptation, de l’œuvre originale : en effet la bande dessinée illustrée par Alain Grand, se voit prolonger d’un dossier où sont présentés un certain nombre de documents fournis par Marc Levy qui consolident la véracité du récit.
Un caractère pédagogique avéré (Alain a travaillé pour le magazine Mikado (éditions Milan) avant de réaliser avec Régis Hautière ( Aquablue ) le premier tome de Pour tout l’or du monde (Soleil Productions), qui s’il n’empêche pas que la qualité graphique soit au rendez-vous, offre une œuvre emprunte de conformisme. Ce volume ne dénote pas du catalogue Casterman.
La mise en page est rigoureuse, pour un scénario, certes, on ne peut plus sérieux.
Une impression de statisme rarement contrebalancée, à l’exception de quelques planches (la page 143), et quelques échappées oniriques bienvenues et distinctes du roman, que la BD reprend fidèlement.
Une excellente alternative pour ceux qui ont du mal à lire « sans images » un aspect peu glorieux de la Résistance.
Une Bande dessinée dont le scénario interpelle.