Dans la préface, l’auteur Eric Neirynck ( « Facebook mon amour », « Le Quadra génère ses propres angoisses ») annonce lui même que cette novella (il explique aussi ce qu’est ce genre) n’est qu’« une histoire comme il y en a des millions ».
Effectivement son « 66 pages » se présente comme un soliloque comme on peut s’en tenir soi-même à propos de nos maux : le ton est cynique, les mots crus ; la méthode est éprouvée pour dissimuler sans doute une personnalité à fleur de peau.
Réfractaire, Eric (Fiction ? Auto-fiction ? L'auteur brouille les cartes dans son avant propos) entame néanmoins une thérapie sur les conseils de proches après le suicide de la femme qu’il aime.
Lors de leur troisième rendez-vous, alors qu’elle l’a éconduit à parler d’une oeuvre de Bukowski qu’il venait de découvrir dans la salle d’attente, sa psychiatre l’invite à écrire ses angoisses. Eric trouve dans cet exercice un but inavoué.
Pour avoir, moi même, gravité quelques temps dans « des milieux psychothérapeutique », j’avoue avoir été accroché par l’amorce de son récit (j’ai été longtemps, moi aussi récalcitrant : je me souviens de mon premier rendez-vous de manière très précise), le déroulement de la troisième et quatrième séance (le texte se découpe comme tel et on suit le narrateur tout du long de sa thérapie) m’a également intrigué : les prémisses du processus de transfert et le procédé de mise en abîme m’ont semblé des plus prometteurs.
Je dois néanmoins avouer que j’ai beaucoup moins apprécié la conclusion : le passage à l'acte ; abrupte.
J'ai apprécié l'aspect cocasse de la rencontre d'Eric et Marc.
Je ne peux que m’affliger d’avoir injecté dans ma lecture ma propre expérience en la matière, ce qui a nuit à l’aspect loufoque et ironique que l’auteur a voulu donner à son texte!
Le format "novella" n'est sans doute pas évident à gérer.
Une découverte intéressante.